vendredi 3 août 2007

Quelque chose me touche, j'ai envie de le partager, et ça c'est absolument fondamental

Christophe Caudéran : Je voulais réagir à ce que tu disais tout à l'heure, Catherine. En fait, dans nos secteurs d'activités d'éducation (nous avons affaire à l'Education Nationale), on est confrontés au problème de la réception des parents dont l’attitude se referme très fortement ces dernières années. C'est extrêmement compliqué. Nous en avons fait l’expérience récemment en Mayenne avec Honor de Cavalleria, où une enseignante s'est presque fait insulter par un parent d'élève… On devient prudent.

Mais ce que je voulais dire c'est que ce qui compte finalement, surtout quand on est face à ce phénomène, c'est l'envie de partage. Partager une rencontre, c'est vraiment l'idée que j'ai envie de défendre, sans entrer dans des théories. Pour moi c'est ça, quelque chose de très simple, c'est : je suis mis en face de quelque chose qui me touche, j'ai envie de le partager, et ça c'est absolument fondamental. Par ailleurs, je pense que ce n'est pas non plus uniquement aux gens d'un côté, ici, dont ce serait le métier de le faire, et puis d'autres non, c'est chacun. C'est tellement puissant lorsque individuellement on a la possibilité de faire partager une émotion, un plaisir, c'est quelque chose que chacun devrait pouvoir s'approprier. Et quand je le fais avec des élèves, c'est de ça dont j'ai envie aussi, c'est aussi ce message-là que je veux faire passer. Ce n’est pas du tout me mettre dans la position de celui qui a découvert un chef-d'œuvre et qui avec condescendance permettrait à d'autres de le rencontrer, ça n'a absolument rien à voir avec ça, c'est : je partage un plaisir et j'ai envie que passe ce message-là, de l'importance de continuer à avoir cette attitude de partager dans notre civilisation pour les générations à venir.