Emmanuel Burdeau : Catherine Bailhache disait que les critiques sortent un peu de leur rôle en se déplacent dans les salles pour présenter et défendre les films. Pourquoi ? Pour défendre les films et parce que, quand ça se passe bien, les salles sont un des rares endroits où on peut vraiment parler d'un film. On peut échanger, comme on dit maintenant, sans être tenu au « J'aime / J'aime pas ». On apprend énormément de choses qui peuvent nourrir des articles à venir. Christophe Kantcheff parlait d'espace public. Comment est-ce qu'on peut faire tenir le cinéma dans un espace public ? L’intervention en salles fait vivre cet espaces public et allège la souffrance d'être toujours renvoyé à l'image du petit flic ou du petit juge qui serait tellement fier de dire du bien ou du mal d'un film… La salle reste un des rares endroits où il est possible de montrer, directement, que la critique n’a rien à voir avec ça, qu’elle est une forme de partage. C’est capital.
