vendredi 3 août 2007

Deux cent mille personnes dans le monde, c'est suffisant pour faire exister une œuvre

Thierry Lounas : De fait, par rapport à tout cela, je voudrais citer un exemple qui s'est déroulé pendant Cannes concernant à la fois le marché et le fantasme du marché. Aujourd’hui, on n'est plus dans une opposition franche, où quelqu'un défendrait l'argent contre la création. On est arrivé à un moment où quelqu'un dit, et CELA, c'est ce qui intéresse vraiment le spectateur, « Si vous n'écrivez pas sur tel film, c'est que vous êtes à côté de la plaque ! »

Exemple, à Cannes, la directrice de Celluloïd Dreams a déclaré qu'il n'y avait plus de marché pour les films d'auteurs. Pour elle, ce n'est plus de la résistance, c'est de la bêtise que de vouloir défendre des films qui n'intéressent plus personne à part ceux qui le défendent, c’est-à-dire deux, trois personnes pas plus ! Quelqu'un, quand même, lui a répondu, quelqu’un qui s'intéresse à l'argent puisqu'il distribue des films, pour dire : « Non, non, pour ces films-là, il y a au moins deux cents mille personnes ... dans le monde ! » Et en effet : il n'y a pas que le marché français qui compte. Deux cents mille personnes dans le monde c'est suffisant pour faire exister des œuvres ! Ce que je constate aujourd'hui c'est que les gens précipitent la défaite de beaucoup de choses et...