jeudi 2 août 2007

A propos de la pétition de l'ACID pour une réduction du nombre de copies. A propos de l'après-copies.

Christophe Kantcheff : D'ailleurs, je suis très étonné que la pétition lancée par l'ACID sur la limitation du nombre des copies, pas sur le plan national parce qu'après il y a un affinage sur les territoires, soit restée lettre morte. Je crois qu'ils ont pourtant été reçus par le CNC, et puis voilà, ça se termine là. Je trouve que cette proposition devrait être portée de façon très très forte parce que c'est quand même la clé de beaucoup de choses. Je suis vaguement journaliste donc si vraiment il y avait de l'effervescence de ce côté-là, il me semble que je serais...

Catherine Bailhache : C'est que cette question occupe l’esprit de nombreux professionnels et du CNC. Cela fait maintenant deux ou trois ans que cette pétition est sortie. Elle est restée sur le côté mais quand on prend les rapports de Goudineau et de Leclerc qui leur ont été commandés par le CNC l’année dernière, les préconisations qui y sont faites tournent entre autres autour de cette question, tiennent compte de ces analyses-là. La discussion sur le nombre trop important de copies reste régulièrement enclenchée. Le CNC quant à lui reste réservé mais c’est parce qu’il a un autre problème.

C’est mon interprétation, mais, au-delà du fait qu'il subit de forts lobbyings pour ne toucher à rien concernant les copies, aujourd'hui la préoccupation majeure de l’Etat est de trouver des solutions pour la prochaine situation, prochaine au double sens du terme, celle de l’après-copies. Demain il faudra compter avec le fait que le nombre de copies, trop important mais limité malgré tout, sera remplacé par la diffusion numérique : parce que ce sera techniquement possible, il pourrait alors être imposé par les plus forts d’occuper le « plein écran », expression récemment inaugurée dans le métier – ce qui n’est pas un hasard à mon avis. Comment va-t-on régenter, gérer ou légiférer même cette question, en n’oubliant pas qu’on se situera pour le faire dans un cadre européen ?

Christophe Kantcheff : Je rappelle tout de même que la lutte pour l'exception culturelle a quand même abouti à une victoire, alors qu’a priori, sur le papier, ce n’était pas donné. Mais la mobilisation, des professionnels en particulier, a été d’envergure.